Ces endroits ne sont pas vraiment faits pour être habités ou accueillants. Ils n'ont pas été conçus pour procurer du confort ou être rassurants, ils n'ont pas été fabriqués à des fins de repos, d'habitation ou de visite de loisir. Pourtant, je n'étais pas la seule, ni la première, ni la dernière à aimer m'y rendre et à y avoir des habitudes plus ou moins intenses et régulières de fréquentation, d'utilisation des lieux, à y laisser ma trace. Je serais assez incapable de dresser un panel faussement sociologique ou analytique des personnes que j'ai croisées, des gens qui semblent aimer ce genre d'endroits, d'ailleurs ça n'est pas le but. Je pense plutôt avoir besoin/envie de parler, de comprendre ma propre curiosité et nécessité d'appropriation d'espaces qui au premier abord n'ont rien à voir avec ça, ne sont pas conçus dans cet objectif.
Il n'y a pas beaucoup de mots que j'ai envie d'apposer là-dessus non plus, je ne souhaite pas théoriser à outrance sur le sujet.
C'est juste qu'un jour, alors qu'avec une personne proche, nous nous extirpions d'une galerie souterraine, au moment où je soulevais la plaque (qui sert de porte de sortie) avec mon dos, arc-boutée sur l'échelle, j'entends une personne en-dessous prononcer les mots « wouah ! Je savais pas qu'une fille pouvait ouvrir une plaque comme ça »
ou peut-être « wouah ! J'avais jamais vu une fille ouvrir une plaque comme ça ».
Comment sont faites les villes,
comment est faite
la mienne,
quelle est son histoire, qui comprend
quoi va où ?
Comment faire ?
Depuis que je suis enfant, je cherche un passage secret, je ne l'ai pas trouvé chez moi mais j'en ai trouvé plein d'autres dehors.
Sur quoi donnent-ils ?